L’architecture, de toute sorte, répond à une seule constante: celle de la croissance. Une croissance démographique, productive (et donc consommatrice); une croissance économique, culturelle, religieuse; une croissance extractive, décidée et honteusement assumée. Inévitablement, l’architecture est rendue nécessaire par le besoin d'accueillir les interactions d’une population toujours grandissante. À une époque où l’on réalise que la croissance exponentielle nous mène à un désastre global, que devrait devenir l’architecture? A t-elle encore du sens, sachant qu’il devient moralement répréhensible de concevoir de nouveaux édifices ? Le projet se confronte à la question d’un moratoire sur l’architecture nouvelle et explore comment, au travers d’une micro-densification, notre génération de modificateurs peut investir l'existant de manière qualitative grâce à un épaississement des frontières psychiques et physiques entre utilisateurs; afin de développer des espaces qui gagnent en profondeur sans s’étendre en surface. Il investit les failles et les volumes abandonnés d’un îlot où se côtoient plusieurs protagonistes aux histoires décousues, issus de différentes époques et intentions. Il prend le rôle d’un narratif construit qui relie finalement un cinéma oublié, une église loufoque, des bourgeois survivants, une tour moderniste et un parc solitaire; sur fond de topographie typiquement lausannoise, faite de faux sols et de vraies pentes.