Le Théâtre de la Dissidence est un projet évolutif visant à offrir une structure itinérante et appropriable aux associations et au corps étudiant de l’EPFL. Dans la continuité des énoncés Poétique des siestes résistantes. Construction d’un espace commun de rêve et de lutte, et Queering public space. (Dé)construire la façade, le projet est un dispositif d’infiltration subversive de notre institution par la création spontanée d’espaces de rassemblement autour de la pratique du soin radical : repos, jardinage, lecture, jeu, discussion, et surtout beaucoup d’amour. Pour opérer, le projet dissimule sa vraie nature et sème des indices dans un (en)jeu de in/visibilité.
Sa construction est essentiellement basée sur le réemploi de matériaux. La découverte d’une ancienne charrette à bagages CFF a constitué la première pièce de notre puzzle : la colonne vertébrale autour de laquelle nos scénographies s’organisent. Puis, suivant la fonction initiale de la charrette, une série de bagages-modules ont été conçus ; des protagonistes essentiels à la propagation de nos bulles éphémères de douceur offensive.
Notre rituel de déploiement est simple : une fois chargée, la charrette pirate défait ses amarres, parcourt les souterrains rugueux de l’institution et émerge là où on l’attend le moins. Nous occupons alors un espace, prenons soin de lui, de nous-même et des autres, puis, lorsque les circonstances ne le permettent plus, nous le quittons, et nous plongeons à nouveau dans le calme des abysses pour mieux ressurgir ailleurs, encore et encore.