Le bois brut récolté passe par une chaine globalisée de sciage et rabotage avant de devenir un produit utilisé en architecture. Ce processus engendre des pertes d’efficacité et de matière première. La part de la récolte de grumes destinée à la construction est constituée majoritairement de troncs de diamètre large, dévalorisant les arbres fins. En employant les arbres récoltés sur place, ce projet vise à valoriser la chaîne de bois locale. Implanté sur une ancienne prairie proche du village de Saint-Georges, il est avant tout une démonstration typologique d’architecture en harmonie avec la forêt. Il s’agit d’un habitat collectif qui s’organise en modules de logement privés et en espaces de services et de loisirs partagés. L’ensemble bâti se développe organiquement en suivant les aspects naturels du site, de la géométrie du terrain et de l’ensoleillement tamisé par les arbres. Les espaces habités sont installés sur une plateforme continue et sont couronnés par un toit unique qui suit le terrain naturel. Le module de logement familial est organisé de façon minimaliste en deux espaces de vie séparés par un bloc de service. Une cuisine partagée, un réfectoire ainsi que des espaces de repos sont placés entre les modules d’habitation. Hormis les fondations, l’intégralité de la structure consiste en troncs, récoltés, scannés, catalogués et découpés sur place à l’aide des outils numériques et robotiques. L’ensemble est assemblé à l’aide des connexions intégrales bois-bois et des chevilles en bois dans les endroits affaiblis par les grandes portées. Une grande partie de la prairie est occupée par un potager en permaculture, complété par une zone humide traitant les eaux grises de cet habitat, procurant ainsi aux utilisateurs un confort en harmonie avec la nature.