Situé sur la ligne du train LEB, le village de Romanel-sur-Lausanne est caractérisé par une agglomération désordonnée de quartiers de différentes époques, à laquelle le cœur historique se trouve déconnecté. Les vergers situés à l’arrière des fermes vernaculaires et les friches agricoles conservées protègent le centre historique de l’étalement urbain. Dans une logique de mise en valeur de ces jardins sujets à des pressions de spéculations immobilières, le projet propose un parcours alternatif au «Chemin du village», connectant la gare aux équipements publics existants et qui se veut «barrière» de l’avancée des villas individuelles. Il rend accessibles et clôture à la fois les vergers, qui se laissent réapproprier par les habitants. La promenade met en relation deux nouvelles grandes maisons implantées dans la continuité du tissu historique, qui se répondent l’une l’autre, l’une confrontée à la gare et l’autre au cœur du village. Elles proposent un type de vie alternatif qui est proche des colocations et visent à atteindre un équilibre entre espaces publics, communs et privés à l’échelle du village. Le thème du foyer, espace propice au rassemblement, vise à générer des espaces communs où chaque individu peut y trouver sa place. Dans les cuisines collectives, on le retrouve dans les grandes cheminées qui caractérisent les façades pignons. L’équipement public du four à pain communal conclut cette succession d’éléments collectifs, en lien étroit avec la tradition culturelle de la vie rurale.