Ce quartier des rives méconnues de la capitale n'est pas très ressemblant aux autres bairros qui composent l'image commune que l'on a de Lisbonne. Il possède une identité profonde, quelque peu désarticulée, mais très ancrée dans l'histoire chaotique de cette partie de la ribeirinha orientale. Différentes échelles urbaines se frottent les unes aux autres et notre étude porte sur la recherche d'une cohésion entre les diverses strates qui composent Marvila, elle-même reflet d'une problématique qui dépasse ses limites. Nous attachons une certaine attention à notre positionnement par rapport à la reconversion de la parcelle de la société viticole Abel Pereira da Fonseca, ainsi qu'au rapport entretenu avec la Doca do Poço do Bispo qui, par son emplacement crucial, présente un potentiel énorme dans le développement de cette partie de Lisbonne. Il est évident que les voies routières s'imposent aujourd'hui, comme de vraies barrières à la connexion entre le quartier et ce fleuve qui l'effleura autrefois. Cependant, le projet tend à répondre à ce problème en permettant aux riverains d'accéder à nouveau aux eaux du Tage. L'intervention doit être lue à l'échelle de la ville. En effet, la ribeirinha orientale ne présente pas aujourd'hui de surfaces publiques majeures aménagées, puisque ses rives sont investies par d'énormes installations portuaires et industrielles. La présence particulière de la Doca do Poço do Bispo nous induit à proposer un projet qui soit profitable à une Lisbonne du futur où cet espace libre en bord de rive pourrait profiter aux lisboètes et aux habitants de Marvila. Le projet a donc pour but de mettre en relation les trois couches historiques (habitations - industries - port) par l'introduction d'espaces et activités publiques qui seraient reconnus par leurs qualités à l'échelle de la ville.
