De bastion de la richesse d'une nation à fort de l'économie financière mondiale, Lower Manhattan poursuit, malgré une apparente stabilité, son évolution au gré des transformations microéconomiques de la métropole américaine. À l'échelle urbaine, le Peak of Land Value Intersection, qui avait donné à la pointe Sud de l'île sa fonction économique, s'est lentement déplacé le long des principales artères commerciales, sous les pressions de la mobilité régionale et de l'évolution des réalités socio-économiques contemporaines, pour faire éclore un nouveau et plus important quartier financier entre la Trente-quatrième rue et Central Park. Accablé par une perte des prix fonciers, le Financial District se tourne graduellement au sein de la ville vers une autre identité liée intrinsèquement à la nouvelle donne des facteurs d'accessibilité et schémas de localisation de l'ensemble métropolitain. Or, malgré un important réaménagement de son ancien front portuaire et le développement d'infrastructures récréo-touristiques, la tentative politique visant à redonner à Lower Manhattan une mixité d'usage, telle qu'elle apparaît dans le reste du Central Business District de New York, est perpétuellement freinée par l'importance de l'inertie architecturale et territoriale qui a caractérisé, voire permis, son institution. Dans ce contexte, le projet d'architecture intervient afin de répondre aux besoins croissants de l'environnement urbain assurant une balance des composantes programmatiques locales et une synchronisation des nouvelles rythmiques générées par la recomposition des schémas de localisation. Pour se faire, celle-ci va au-delà de la réponse programmatique et vient instaurer une nouvelle typologie pour un nouveau genre d'urbanité tout en étant comprise dans une logique de rentabilité nécessaire à l'érection d'une telle structure. De “super-bâtiment” à “super-milieu”, la résultante se pose comme une infrastructure articulée architecturalement intégré à la réalité et au besoin économique et social du lieu.