Par leur proximité avec Shanghai, les villes de la région chinoise du delta du Yangzi connaissent une explosion démographique sans précédent depuis la mise en oeuvre des réformes économiques ces 30 dernières années. Pour répondre à ces nouveaux besoins, des zones entières du delta du Yangzi, agricoles ou naturelles, ont été rasées pour permettre la construction d'un vaste réseau d'autoroutes urbaines et de tours de logements. En passant d'une structure territoriale fondée sur un réseau dense de canaux, drainant les eaux du lac Taihu sur l'ensemble du delta, à un nouveau schéma directeur dicté par l'automobile, ce territoire a perdu le rapport millénaire et nécessaire qui le liait à l'eau. Le projet propose de repenser, à plusieurs échelles, l'eau comme articulation des différents éléments d'un territoire fragmenté et en pleine mutation. Pour ce faire, Il est question de revaloriser un grand parc agricole et métropolitain qui pourrait, tout en y intégrant un processus de développement urbain futur, servir de respiration entre le lac Taihu, Shanghai et la mer. Cette démarche tend, dans un premier temps, à révéler le dessin de ce grand parc, mais également de faire émerger une prise de conscience concernant ce territoire particulier. Par l'intégration de petites interventions, accompagnant et se nourrissant de l'eau, greffées le long d'un nouveau réseau de circulation douce (dans un territoire parcouru généralement à grande vitesse), le parc est "réanimé". Le projet aspire également à une réintégration de la faune et de la flore en ville dans l'optique d'une cohabitation viable à long terme entre nature, agriculture, industrie et ville.