A l'aube d'une génération 100 % numérique, notre production, notre consommation ainsi que le traitement de nos données digitales augmentent de façon exponentielle. Le data center, milieu tempéré et sécurisé pour les machines, est le cœur de cette nouvelle ère. L'information dématérialisée nécessite une infrastructure précise et complexe. Gardien des cultures mouvantes et insaisissables, le data center peut être perçu comme un univers public parallèle à la ville, son insertion dans le milieu urbain devient aujourd'hui pertinente. Signifiant d'un signifié invisible, il matérialise notre assimilation et notre dépendance aux systèmes numériques. Situé à Zürich, le projet clôture l'extrémité Nord de la Gessnerallee, irriguée par la grande concentration de réseaux physiques existants (transport, énergie, eau, patrimoine). Les contours de ces réseaux, accentués par les traces des anciennes douves, de la Limmat et de la Sihl, forment un îlot triangulaire. Le data center connecte des espaces publics singuliers aux abords de ce triangle. Imaginés comme des extensions physiques du projet, ils forment un réseau numérique qui se superpose au tracé de la ville analogique. Les salles des serveurs, superposées pour gagner en densité et en efficacité thermique, sont servies par trois tours techniques. D'une générosité pragmatique, cette interface entre le savoir digitalisé et le monde physique s'adresse à la ville par sa présence physique et sa connexion avec les espaces publics sélectionnés.