Hanoï, qui signifie en vietnamien “entre les fleuves”, a toujours été en perpétuel développement entre les eaux. La ville se situe à l’extrémité du delta du fleuve Rouge, territoire remodelé par l’homme depuis des millénaires afin de pouvoir l’habiter. Aujourd’hui, la croissance démographique pose la question de la forme de la métropole en devenir. Avec l'agrandissement de la province de Hanoï, les nouvelles infrastructures traversent l'ensemble du bassin versant afin de relier la capitale à des villes satellites. Le projet se focalise sur l’urbanisation autour de l’un des axes structurants menacés par les inondations. Il se propose comme une alternative au Master Plan actuel qui revêt un idéal de modernité en faisant table rase de nombreuses réalités territoriales. La vision du projet tend plutôt à renouer avec une approche précoloniale du territoire, qui combine à la fois protection et intégration de l’eau. La morphologie du territoire et le réseau des villages ancestraux constituent le socle du projet. La construction d’infrastructures est minimisée et s’appuie sur le maillage existant. Les axes majeurs participent à la ramification du réseau de canaux reliant entre eux les espaces de rétention d’eau. Les vides à sauvegarder pour l’agriculture et pour l’eau participent à la définition d’une densification concentrée et dispersée qui prend en compte l’urbanisation in situ d’une population villageoise dense et pluri-active.