Jérusalem, ville trois fois sainte, citadelle millénaire ou dieux, hommes et prophètes se donnent la réplique, et théâtre d’un désastre contemporain tragique. Dans un territoire où la transcendance attise des brasiers inextinguibles de violence, la proposition prend pour thème un Institut de découverte astronomique. Il s’agira de dépasser clivages, bombes et murs afin d’atteindre, par l’alliance nécessaire et opportune de la poésie et de la science, l’horizon d’un ciel commun. C’est à la périphérie du quartier arménien de la vieille-ville que le projet trouve une respiration miraculeuse dans la maille urbaine dense et continue de la médina. Bordé par les imposantes fortifications immémoriales reliant la Porte de David au Dôme du Rocher, le site s’inscrit sur les vestiges d’un jardin en jachère, jadis dédié au complexe ecclésiastique de la résidence patriarcale. Uniquement accessible depuis l’extérieur des murs, comme un tunnel vertical visant le firmament, le Goliath transperce le sol consacré d’une Jérusalem en armure. La structure imaginée est une tour cylindrique de 100 m de stature placée dans un écrin de verdure, superposant les différentes fonctions de l’institut dans une double lecture pragmatico-symbolique. Ainsi, un musée aux allures de Babel invertie introduit l’immanence céleste du planétarium sphérique. Se déploie ensuite une bibliothèque pourvue en ouvrages critiques permettant un regard nouveau sur la carte, le territoire et les astres, depuis l’observatoire.