L’histoire commence avec une halle industrielle issue des ateliers Eiffel, démantelée, abandonnée au bord du Rhône, à Arles, et qui attendait une nouvelle vie. Ses fragments, chargés sur des bateaux, vont remonter le cours du fleuve qui louvoie dans les vallées viticoles qu’il a dessinées. Ils trouvent leur nouvel Éden sur l’île de la Conférence, au sud de Montélimar, pour composer la partie supérieure d’un lieu de formation aux métiers de la vigne. Assemblés en trois volumes, ils génèrent des espaces complètement nouveaux, dédiés respectivement à l’apprentissage théorique, à la dégustation et aux logements des étudiants. Les trois bâtiments de verre et de métal s’organisent en un monde introverti, autour d’un port intérieur creusé dans l’île. La terre excavée, riche en argile, est moulée pour former le socle en un réseau complexe et continu d’espaces voûtés. En opposition à la partie supérieure apollonienne, calme, silencieuse, et régie par un plan libre, le socle se veut dionysiaque. Dans l’ombre et la fraîcheur, il accueille la formation pratique, des lieux d’activités physiques, d’expérimentations, de vinification et d’ivresse. Chaque espace possède sa propre géométrie, exigée par la terre. Ce matériau offre les conditions idéales pour le vin, régulant la température et l’hygrométrie même en période estivale. L’ensemble forme un havre de paix, lieu de transmission d’un savoir-faire mais également escale d’une nuit pour les négociants, sur la route fluviale vers le Nord.