La Grave de Peille, trente-cinq minutes de tram depuis Nice. Un complexe monumental de béton surgit d’entre les montagnes. La vallée s’emplit du grondement des machines et des poussières de ciment depuis bientôt cent ans. Dévorant l’écosystème, le quinzième site le plus polluant de France n’est qu’une variation d’un modèle répété à travers le monde. Cependant, la diminution de l’usage de béton en construction n’assurera bientôt plus la viabilité de ces usines. Le projet hypothétise la fermeture de la cimenterie et y instaure un programme nouveau. L’approche architecturale se focalise sur une conservation maximale des structures existantes, vidées de leurs éléments techniques spécifiques. La simplicité structurelle permet d’opérer par ajout de murs, de façades et de planchers, en minimisant l’impact sur l’apparence extérieure globale. La dimension colossale des infrastructures, ainsi que les carrières environnantes, englobent désormais un centre sportif, destiné tant aux professionnels qu’aux sportifs amateurs. La perpétuation du site insuffle un renouveau social dans le petit village, permettant la découverte de ce paisible vallon à ceux qui viendront l’occuper temporairement. L’intervention permet à l’architecture industrielle rationnelle de s’imposer comme une singularité, dans un espace aux frontières entre une scénographie urbaine et rurale.