L’énoncé BZZZZZzzzz....., la ruche portail de vision, a démontré que la ruche et ses habitantes ont permis aux humains de définir une relation à la « nature » et donc de se penser relativement à « elle ». L’insecte mellifère et ses propriétés spéculaires ont participé à la production de notre histoire et l’ont réfléchie ; l’abeille est une espèce compagne. La disparition contemporaine des milieux fleuris, la monoculture et la pollution aux proportions inédites touchent de plein fouet Apis mellifera et l’ensemble des abeilles sauvages. Au-delà de leur disparition en tant qu’êtres nouant des liens avec notre culture intellectuelle, c’est la perte d’un savoir-faire pollinisateur vital pour nos cultures entomophiles qui disparaît. La variété des fleurs urbaines aux périodes de floraison multiples, la présence moindre d’insecticides et les structures d’habitat en nombre font aujourd’hui de la ville le refuge contre-intuitif des apidés. L’orangerie du parc de Mon-Repos est le nouveau centre lausannois de recherche et de partage des connaissances portant sur les abeilles et les plantes entomophiles en milieu urbain. Le bâtiment datant de 1822 retrouve sa fonction politiquement choisie, mais jamais appliquée, de lieu commun accessible à tous. Sa fonction originelle de conservation des plantes souffrant du gel est restaurée. Le programme du bâtiment ruché se greffe de manière symbiotique à l’orangerie. Leur union permet la promotion et le partage de la culture mellifère et plantée.