Par l’habitat rural contemporain, le projet explore l’aspect sociologique de l’évolution des modes de vie, et les nouvelles échelles collectives, à la fois domestique et régionale. Le canton de la Dombes, au nord de Lyon, a vu un accroissement démographique soudain au XVIIIe siècle en se rattachant à la France. Les terres argileuses et fertiles de la région ont permis la construction répétée d’un type : la ferme à cours en pisé. Ces bâtisses forment un maillage territorial net et dense. Aujourd’hui, la région connait une nouvelle mutation démographique et infrastructurelle, portée par le développement du réseau routier, la réduction des distances, le télétravail et l’évolution des modes de vie. Ce territoire agricole est phagocyté par l’étalement urbain, transformant les terres arables en surfaces stériles. Le projet propose donc une ruralité rationnelle qui réinterprète le type de la ferme dombiste en pisé, en y ajoutant de nouvelles formes de domesticité collective. En répondant à la nécessité écologique de la préservation des sols, la mitoyenneté heureuse du projet crée un nouveau rapport au voisinage ainsi que des habitats économes et flexibles de tailles variées. Des cellules individuelles sont disposées autour de cours, connectées entre elles par des espaces communs. Le plan évolue au fur et à mesure de la mise en série de cet archétype local. Cette organisation typologique entre en résonance avec le mode de vie des moines cisterciens étudié dans l’énoncé théorique « Persistent Community », l’individuel est standardisé tandis que le commun devient ritualisé, grandiose et spécifique.