La récurrence des destructions de villes et de villages, après des catastrophes ou des conflits armés, amène à questionner les stratégies de reconstruction qui en découlent. C’est dans ce contexte que l’énoncé théorique Terre crue. Une des voies vers la reconstruction vise à poser une réflexion sur l’usage de la terre comme matériau de construction lors de la réédification d’infrastructures permanentes. À l’issue de cette étude, il est apparu que l’objectif recherché, derrière l’emploi de cette ressource, est principalement de favoriser l’implication et une certaine autonomie des populations touchées. C’est en partant de cette notion d’autonomie que ce projet de master se développe et prend place au sein du camp de réfugiés de Kouchaguine-Moura, situé à l’est du Tchad. Installé en 2020 pour accueillir les populations fuyant la région du Darfour, il a été conçu dans l’optique de favoriser une présence à « plus long terme ». L’approche du projet consiste alors à élaborer un processus et une stratégie de construction en terre crue ayant pour objectif de permettre aux réfugiés soudanais d’autoconstruire leurs abris avec des ressources disponibles localement. Ceci leur offre ainsi la possibilité de vivre dans des conditions moins précaires, en particulier lorsque la durée d'installation est indéterminée.