L’urbanisation dans les villes africaines pose des problèmes déjà bien connus, parmi lesquels les quartiers précaires occupent une place importante. Ces quartiers précaires sont caractérisés par des conditions de vie difficiles, marquées par un accès limité aux services de base.
Les habitations sont souvent surpeuplées et construites avec des matériaux de fortune, exposant les résidents à des risques sanitaires et environnementaux. Malheureusement, la méthode principale des autorités pour gérer cette situation est de faire déguerpir ces habitants, ce qui pousse des populations déjà fragiles en dehors de la ville, rompant ainsi les liens sociaux, économiques qu’elles avaient déjà établies. De plus, il est fréquent qu’elles reviennent s’installer dans ou proche de leurs anciennes zones d’habitations, perpétuant ainsi le problème.
À Libreville, au Gabon, la problématique des bassins versants est récurrente. Ces espaces, normalement non constructibles, sont maintenant urbanisés et mettent en danger les populations qui y habitent, notamment par des inondations régulières. L’intention du projet est de reloger les habitants des zones inondables au sein même de leur quartier, en tentant de préserver leurs modes de vie, leurs habitudes et en améliorant leurs conditions de vie. L’enjeu majeur est donc de proposer un exemple de restructuration d’un quartier précaire dans la ville de Libreville, et ce, par une méthode plus respectueuse pour les populations concernées.
Pour ce faire, l’intervention se situe dans le quartier précaire de Sotéga, qui s’urbanise depuis les années 70.
Les principaux problèmes énoncés par les habitants du quartier sont l’accès à l’eau et à l’électricité, l’accessibilité au quartier et surtout les inondations récurrentes.
Avec la construction de quatre ponts habités qui servent de lieu de recasement, les populations sont déplacées au sein de leur quartier, le temps de reconstruire des habitations plus denses en duplex, permettant d’accueillir aussi les familles victimes des inondations.
Ainsi, le quartier se transforme progressivement, et la zone inondable est désertée pour accueillir des zones d’agriculture urbaine ou d’agriculture vivrière au service des habitants de Sotéga. Les chemins sont pavés, l’éclairage public et l’électricité est remis en service, des bornes fontaines sont mises en place.
Une fois le processus terminé les habitations des ponts peuvent être transformées ou déconstruites servant à accueillir une école, un marché, ou simplement redeviennent des connexions pour traverser le bassin versant.