Dans le centre historique de la ville de Nyon, la colline de la Muraz est une fascinante singularité urbaine. Au fil du 20e siècle, elle s’est vue progressivement ceindre d’une véritable muraille bâtie. Cette couronne d’immeubles masque un groupement de maisons ouvrières qu’un collectif d’habitants protège encore contre toute nouvelle planification communale. Grâce à l’application de préceptes japonais préalablement étudiés, le projet envisage une densification alternative et progressive de cet îlot de verdure et d'habitations, sur une période de vingt ans. Les notions d’impermanence Mujo, de lien du sol Chi.en et de ruelle Roji sont incorporées dans la planification typologique de la nouvelle coopérative d’habitation. Les modules de logements ainsi conçus, viennent s’insérer entre les bâtiments existants et organisent un nouveau tissu urbain. Le vide résiduel laissé pas la densification est investi par un écosystème végétal, qui lie les habitants par l’entretien de jardins potagers et conserve un havre de fraîcheur. L’unique ruelle d’accès est complétée par deux nouveaux passages facilitant le lien à la ville. Le projet met au défi le mode d’habitat traditionnel suisse par la mise en place de dispositifs spatiaux inspirés d’une autre culture. Les notions de privacité et de public s’entrechoquent. Finalement, la proposition permet une densification urbaine par un renforcement des liens de voisinage et offre une alternative de vie collective.