Autrefois en périphérie du centre-ville de Lausanne, la plateforme ferroviaire de Sébeillon est aujourd’hui au centre d’un quartier en pleine mutation. La gare est désaffectée et un plateau de huit hectares inaccessible divise la ville. Situé au croisement de plusieurs corridors écologiques, le projet propose tout d’abord une reconnexion entre les infrastructures vertes et grises : un parc urbain agricole préserve le vide existant dans le tissu bâti et le rend accessible, biodiversitaire et productif. Le parc est organisé selon un gradient d’intensité agricole, passant successivement d’espaces intimes à des espaces collectifs. Cette série de pièces vertes envisage de dépasser la dichotomie ville-campagne en créant un paysage urbain comestible. Ce jardin est appropriable par les habitants et les producteurs agricoles qui occupent ses surfaces végétales et minérales. Des chemins, bancs, canaux et pergolas permettent de superposer l’espace public et la production. Ils délimitent, longent, traversent et invitent à la rencontre. L’eau nécessaire pour le jardin est détournée des rivières souterraines du Flon et du Galicien qui circulent à nouveau à l’air libre. L’ancienne gare de marchandises, au centre du parc, devient un grand couvert public à même d’abriter des rassemblements lors des évènements culturels et agricoles de l’année. Ainsi, cette plateforme libérée de son ballast réconcilie l’alimentation, le paysage et la ville.