Le projet se trouve au croisement de trois grandes problématiques indépendantes qui touchent les limites de Manhattan. Dans le quartier du Two Bridges les trottoirs sont la scène délaissée de piétons absents, dont le paysage est une succession de barrières: monolithes impénétrables, parcs déserts, superblocks, murets, grillages infranchissables. Il est aussi à la limite de l'île qui s'est vue amputée de son activité portuaire et qui dans les planifications actuelles serait constituée d'une ceinture verte de parcs dépourvue d'activité. Le site se trouve à proximité d'une voie rapide surélevée longeant l'île du Nord au Sud, abordé par des milliers d'automobilistes chaque jour. Le projet abordera les questions de porosité spatiale pour tenter de tirer le quartier du Two Bridges jusqu'aux rives de l'East River permettant ainsi la suture entre la métropole et le bord de l'île, entre un quartier peut attirant et une promenade animée. Cette rencontre se fera au sein de programmes de proximité apportant des services au quartier et un programme plus exceptionnel permettant de rendre le quartier plus perméable aux Manhattaniens. Le programme choisi est un centre de performances intégrant une école du spectacle et des lieux de représentations. Ce centre sera un nouvel arrêt dans le trajet linéaire qui longe les rives de l'île. Au croisement de différents niveaux, Le Brooklyn Bridge et le Manhattan Bridge s'élevant à plus de 40 m, le viaduc de la FDR Drive et l'East River le projet trouvera sa place en résonance avec ces différents éléments du paysage, et alimentera ainsi l' «East Waterfront» manhattanien pétrifié jusqu'à maintenant par les superblocks des années 50. Pour emmener les flâneurs dans les hauteurs de l'édifice la question de la capillarité sera essentielle. Dans un block poreux, capillaire, congestionné, la rencontre d'une métropole, d'une promenade touristique et d'une voie rapide sera possible…
