− Avez-vous vu Bianca? − Elle n'est pas en train de se farder dans sa loge? − Non, je viens d'aller voir. On ne va pas commencer le spectacle en retard! − Les spectateurs profitent du soleil sur la Piazza. On a encore un peu de temps pour la chercher ... − Mais que va-t-on faire? Ils vont finir par s'impatienter! − Allons, du calme. Le théâtre n'est pas la seule pièce monumentale ici. Et si nous faisions découvrir les chantiers navals aux spectateurs en attendant? Après ils seront ravis de visiter la halle des décors, non? On peut gagner du temps en les laissant observer le bricolage des accessoires de scène dans ce hangar. − Je ne vais pas lui courir après! Imaginez qu'elle se soit de nouveau égarée dans les jardins, ne trouvant plus son chemin entre les bosquets au delà du portique! − Bon, ouvrons le foyer supérieur au public. Ils pourront y prendre une collation au chaud en attendant qu'elle réapparaisse. − Ah, Bianca! La Castafiore, la “catastrophe” oui! Et si elle était dans sa chambre? − Dans les appartements des comédiens? Je ne l'y ai pas vue lorsqu'on se reposait avec la troupe. − Alors, je parie qu'elle se pavane sur la promenade du portique, d'où elle adore épier les flâneurs! − Eh bien, que l'on ouvre les portes du fond de scène, ainsi on ne pourra pas la manquer, où qu'elle soit. Le rideau se lève. Les portes du fond de scène s'ouvrent sur le lac, découvrant les Alpes. Tonnerre d'applaudissements.