Situé en marge de Collonge-Bellerive, dans la campagne genevoise, le projet propose une critique du système urbain en vogue dans cette région et une mise en évidence de la relation entre les grands objets présents dans le contexte. Deux éléments caractérisent ici le territoire. Il est tout d’abord divisé en larges bandes bordées de routes, héritières de la division parcellaire des terrains agricoles déjà identifiable sur les documents du XIXe siècle. Mais cette logique est contredite par une autre entité: le tissu urbain de Collonge-Bellerive, essentiellement composé d’un réseau de villas pavillonnaires. A cela vient s’ajouter la présence de deux objets importants au sein de la bande de territoire identifiée: un centre sportif et la ruine de la Bâtie-Rouelbeau, ancien corps-de-garde datant du XIIe siècle. Dans une recherche d’un bâtiment qui célèbre le vivre ensemble et les éléments du paysage, le type de la cour est identifié, au travers des grands exemples de l’histoire, comme le type le plus capable d’incarner la communauté. En résonance avec la ruine, objet incomplet en tant que tel, cette cour est ouverte. Ses bras se tournent vers le Sud et génèrent deux orientations qui sont autant d’opportunités de développer des types d’appartement différents. Le bâtiment montre un double visage. Sur la route, il accueille la voiture et sur la cour il offre des balcons continus tout autour de l’espace central.