Les villages de montagnes souffrent de dépopulation, en partie du fait de leurs infrastructures insuffisantes. Le haut Val d’Hérens ne dispose actuellement pas de bâtiment accueillant des personnes âgées et/ou à mobilité réduite. Souvent, elles doivent quitter leur village pour trouver, en plaine, une structure adéquate. Ce projet propose des logements adaptés – architecturalement pensés pour des locataires en situation de fragilité, sans aucune prestation annexe proposée – comme un compromis entre le domicile et l’EMS. Historiquement, les habitations de la vallée s’étagent dans la pente et sont constituées de deux entités faites de matériaux locaux. En amont, la cuisine et le foyer dans une partie en maçonnerie (Méijòn), et en aval, la pièce commune en bois (Péyo). Ce contexte physique est le point de départ de ces logements adaptés. À proximité directe d’une épicerie, d’un restaurant et d’un bus, le projet, adjacent à un mur, s’insère dans une pente existante. Le bâtiment, composé de deux unités de logements, dont la taille et la répartition intérieure renvoient aux constructions locales, est construit en madriers. La connexion entre les unités, contenant l'entrée ainsi que la distribution verticale, est réalisée en béton. Cette dernière donne aussi accès à deux espaces communs. Ainsi, la réinterprétation de la double matérialité de l'architecture traditionnelle participe à l'inscription du bâtiment dans le paysage.