Le projet se situe sur le site de la madrague de Montredon, à la limite du parc national des calanques. Plus précisément, il vient s’implanter sur le site de l’usine Legré-Mante, déserté depuis 2009. Plusieurs témoignages d’habitants revendiquaient la volonté de réactiver cette zone. Notre intention a donc été d’intervenir sur ce site en y intégrant un centre de poésie pour la Beat Génération ainsi qu’un programme pour les artistes du quartier voisin. En effet, non loin de l’usine, le quartier du Mauvais pas regorge de street art et d’ateliers sauvages menacés de destruction.
Le projet s’intègre dans un des bâtiments existant de l’usine. Celui-ci est formé par quatre halles identiques et par un espace enclos, non couvert. Le bâtiment est situé parallèlement à la route principale. En perçant le mur aveugle côté route, sa position offre la possibilité d’une vue dégagée sur la mer. Notre volonté fut de conserver l’enveloppe en pierre et les structures en bois existantes, mais de le transformer grâce à quelques interventions.
Le programme se forme autour d’une “rue” centrale. Elle est créée à partir des ouvertures existantes entre les halles et de par un percement effectué dans la façade est, qui marque désormais l’entrée principale. La rue dessert l’ensemble des programmes tout en les distinguant en deux groupes, une partie publique et une autre dédiée aux résidences d’artistes. À l’étage, une coursive reprend la fonction de la rue et permet de desservir la suite des programmes. Elle passe à travers les arches des portes existantes, afin d’éviter de nouveaux percements.
Côté nord (mer), prennent place les programmes publics, avec entre autres, une salle d’exposition, une bibliothèque, un bar et un espace de concert/ enregistrement. La plupart du temps, des vues cadrées sur la mer sont autorisées grâce à des percements réalisés dans la façade, originellement aveugle.
Côté sud (montagnes), se trouvent les espaces dédiés aux résidents et artistes. Depuis la rue, on accède à des ateliers d’artistes en double hauteur ainsi qu’aux résidences. Celles-ci contiennent plusieurs niveaux d’intimité. Une salle à manger et une terrasse, centrales, sont partagées par l’ensemble des habitants. Elles séparent l’espace en deux parties identiques qui contiennent pour chacune d’elles un séjour, une salle de bain ainsi que deux chambres. De ce côté, les habitants bénéficient d’un lieu calme ainsi que d’une vue sur les montagnes.
Au bout de la rue, une cour délimitée par des murs en pierre et non couverte sert de lieu de réunions informelles. Une ouverture permet d’en sortir et de se retrouver côté sud où des alcôves dans la façade nous accueillent pour nous reposer à l’ombre en contemplant la montagne.