Loin de l’agitation Marseillaise, pourtant seulement à quelques battements d’ailes, se déploient les paysages montagneux et arides de Provence. Aux prémices de ce déploiement, le petit village de Callelongue, d’où partent les randonnées, mais également l’itinéraire vers le centre de poésie.
Ce dernier, au creux d’un vallon, se confond dans son environnement, grâce à l’usage majeur de la pierre calcaire locale, mais aussi par sa forme serpentine épousant la courbure de la montagne. Le projet, comme un mur habité très fin, isolé de l’effervescence incontrôlable des villes, se déploie et se recroqueville selon les saisons ; nous y vivons dehors en été, se douchons au pied d’une falaise, dormons sous les étoiles et mangeons à l’abri du haut soleil de midi, tandis qu’en hiver, nous nous confinons ensemble autour du feu pour échanger nos inspirations et nos poèmes. L’espace de représentation est la seule émergence verticale : un haut mur se dresse assumant le rôle de fond de scène, et où certaines ouvertures cadrent des fragments rocheux ; lieu de représentation, c’est avant tout le lieu d’expression, endroit de liberté confortant notamment pour les poètes de la BEAT.
La construction du projet laisse derrière lui une trace que le temps saura se réapproprier : un Deck de déchargement, permettant d’acheminer les matériaux sur le site, se transforme également en un mur habité, où tant les poètes que les randonneur. reuse.s peuvent s’arrêter boire un café surplombant le vaste alentour.