Laboratoire de recherche climatique sur l'environnement urbain

Marina Bruno

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Loïc Timothée Schwab

Le studio de projet « La Beauté de la connaissance, Merveilleuse (ir)régularité » porte sur la théorie de l’architecture croisée avec la représentation. Il explorera la spécificité de la rationalité architecturale, c’est-à-dire la rationalité d’une discipline tendue entre une partie technique, « objective » et mesurable, et une partie artistique, non mesurable et poétique.

Cette année, nous croiserons cette approche avec la question du pittoresque. Le pittoresque sera revisité à partir de la notion du pittoresque grec telle que développée par Auguste Choisy à la fin du XIXe siècle. L’irrégulier est, par définition, dénué de règles. Cependant, Choisy a démontré comment les Grecs anciens ont défini des règles pour déterminer des compositions irrégulières, c’est-à-dire non symétriques et apparemment hasardeuses. Le pittoresque, puisqu’il le désigne ainsi, peut donc être vu comme une rationalisation de l’irrégulier qui n’est, au sens strict, qu’apparemment irrégulier. Cette tension d’opposition entre régulier et irrégulier est, par essence, architecturale, dans le sens où l’architecture repose, comme nous le verrons, sur des séries de contradictions internes structurantes.

Afin de mettre en application notre recherche, nous travaillerons sur la mise au point de laboratoires de recherche scientifiques. Historiquement, ces bâtiments ont été conçus comme des machines en raison de leur haut niveau de technicité. Ils étaient par ailleurs rarement associés à l’espace public ou ont leur environnement proche pour des questions fonctionnelles et de confidentialité. Des exemples comme les laboratoires Hoffman sur le campus de Harvard dessiné par Walter Gropius ou encore les laboratoires Burroughs-Wellcome de Paul Rudolph récemment démolis en Caroline du Nord en sont des exemples majeurs.

 

Plusieurs domaines de la recherche se consacrent aujourd’hui à la lutte contre le réchauffement climatique et identifient le développement urbain comme ayant un rôle essentiel à jouer dans la transition écologique. Le Laboratoire de recherche climatique sur l’environnement urbain est donc une unité scientifique dédiée aux effets du climat sur nos villes, et de nos villes sur le climat. Le laboratoire est situé à la périphérie Est du campus de l’EPFL, sur une parcelle légèrement surélevée, à l’intersection de plusieurs grands carrefours routiers. Dans ce contexte de mouvement et d’échanges constants, le bâtiment s’impose comme un repère pour le campus scientifique; une tour que l’on peut apercevoir depuis le centre de Lausanne, depuis l’autoroute et les habitations environnantes, créant un lien physique entre le monde scientifique et la ville. Plus spécifiquement, le laboratoire étudie l’impact du réchauffement climatique au moyen de différents simulateurs d’événements météorologiques sur des maquettes de villes, de bâtiments individuels ou de matériaux. Si les trois premiers étages de la tour accueillent des programmes publics (un salon commun, un café social, une cantine et un espace d’exposition présentant les résultats des recherches), les 3e, 4e, 5e et 6e étages sont consacrés à l’investigation scientifique. Une soufflerie teste le comportement des particules de pollution aériennes ; une salle climatique simule les pluies torentielles, la neige et le brouillard ; une salle d’essai de lumière étudie les conditions d’ombrage en ville et permet d’identifier les îlots de chaleur ; enfin, une salle est dédiée à la résistance des matériaux aux agents atmosphériques. Aux 7e et 8e étages, des espaces d’atelier et une matériauthèque fournissent l’équipement nécessaire à la construction des maquettes urbaines, tandis que les 9e et 10e étages sont occupés par des bureaux. La tour est conçue pour offrir des espaces aussi flexibles et efficaces que possible. Les plateaux de différents étages gravitent autour d’un noyau central distributif fixe, créant ainsi une différenciation et une variété de plans libres. L’enveloppe de l’édifice se décline selon les fonctions adjacentes: elle s’enrichit ponctuellement d’éléments de mobilier intégré et distribue tous les systèmes techniques. Des lamelles rotatives offrent des conditions de lumière ajustables en façade et offrent aux espaces intérieurs un degré supplémentaire de polyvalence. La tour s’implante le long d’une promenade publique de 400 m de long, qui relie le quartier de la Bourdonnette au lac. Deux passerelles franchissent l’autoroute pour rompre l’isolement des habitations, et encourager les rencontres entre le grand public et la communauté scientifique de l’EPFL.

Team
Unit:
TEXAS
Teachers:
Eric Lapierre
Assistants:
Tanguy Auffret-Postel, Capucine Legrand, Fosco Lucarelli, Mickael Pelloquin
Infos
Year:
2021
Period:
Master, Fall
Category:
Semester Project
Topic:  
Architecture, Representation, Theory
Copyright:
CC BY Licence
Permalink
livingarchives.epfl.ch/projects/4493/laboratoire-de-recherche-climatique-sur-lenvironnement-urbain/